Carte-photo de 1915. L’homme figurant sur la photo a écrit lui-même cette carte au verso :
«Ma chère Lucette, Que dois-tu penser de moi, que je suis fainéant pour ecrire mais tu sais je travaillais à 0,5 franc de l’heure dans une imprimerie et faisait de 80 à 85 heures par semaine, un travail très dur. J’avais maigri de 8 kg. D’ailleurs cette photo te le montre. Mais à présent, je suis embauché comme cycliste téléphoniste à la succursale du Petit Parisien à Clichy et j’ai 0,80 franc de l’heure. Je fais 11h ce qui représente 54 francs par semaine. Donc ça va mieux, de plus c’est moins éreintant.
Pour toi je sais que tu travailles, que Gustave a été reçu et que tu es heureuse. Maintenant je vous promets d’écrire plus souvent, mais tu sais j’étais ennuyé par ma faute. Je n’ai pas toujours mangé 2 fois par jour mais pour rien au monde je n’aurai recommencé ma vie d’autrefois. Du travail quel qu’il soit oui.
Bons baisers à Gustave et à toi»
L’imprimerie du Petit Parisien a été installé en 1890, rue Auboin, sur un terrain de 5 413 m². Le tirage du journal quotidien a lieu à l’administration centrale à Paris. L’usine de Clichy est à destination de divers travaux et notamment à l’impression du supplément hebdomadaire en couleurs, dont le tirage atteint 700 000 exemplaires. Un personnel nombreux était occupé dans cet établissement.